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Long courrier


Joailes

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C'était au bal masqué, ohé ohé, chacun s'était déguisé histoire de rigoler il fallait deviner qui était qui, ça tombait un vendredi jour du poison pané, des enfants perdus et pas nés, des fleurs fanées, un vendredi tout riquiqui sur le calendrier.

Un jour dont personne n'aurait parlé, si chacun s'était tu, notamment la danseuse en tutu qui avait son franc parler et l'hôtesse bleue qui servait du café.

L'anniversaire de tout le monde et de personne en particulier.

Une fête pour ne rien fêter, sans se prendre la tête et encore moins le collet allez un petit collé-serré pour nous échauffer !

Les invités se bousculaient auprès du buffet sauf Landru en pourparlers avec la cuisinière qui lui faisait l'éloge de la plaque électrique, mais il restait sceptique ; pour ses petites affaires il préfère les petits fours qu'il vendra aux enchères à Ruquier, plus tard.*

Un seul était tout nu, c'était un marquis. Il avait froid aux oreilles mais pas aux yeux, pour la rime en u je m'abstiens, c'eût été vulgaire.

Un ange battait des ailerons, cherchant la petite sirène sous un guéridon qu'un médecin avait promis à son patient hypocondriaque qui avait perdu son os iliaque dans un bassin, à Arcachon, je crois.

Un assassin aussi, déguisé en fantassin, venait purger sa peine ; ils étaient gais et riaient donc.

Zorro brandissait son épée dans les rideaux râpés, comme le pardessus du père de Guichard ; en mal de duel il était pathétique avec sa moustache de mauvaise fabrique et le cap'taine Crochet avait du mal à se gratter le nez lui aussi ; décidément la rime en u est tentante mais non toujours rien.

Ce n'était pas tu, je l'aurais su.

Il faut suivre, c'est sûr, la valse vaut mieux l'emprunter sans chaussures et jouer avec les mots c'est une aventure, le clown en sait quelque chose, lui qui malgré son arthrose fait le fanfaron en transformant les chardons en roses …

Tant qu'à faire dans l'épine il aurait pu faire un concours.

En attendant, c'est lui qui court.

J'ai bien reconnu Juliette et ses chaussettes orphelines comme elle ; elle n'avait qu'une jambe et donc qu'un pied, c'était triste ; le guitariste oublié qui venait chaque année  pleurait ; il n'était guère dans mes cordes de le refouler, bien qu' il jouât faux avec deux doigts ; j'ai bien reconnu le fils du boulanger déguisé en croissant et puis la lune s'est ouverte à tous les passants ; Yvette, dans sa robe verte, appelait sa maman à l'accueil en triturant son accordéon.

Mais où se cachait mon Roméo ?

Cendrillon faisait la soupe de potiron pour tous les nains de Blanche Neige eh ho et ho ils rentraient du boulot ; il y avait plein de drôles d'oiseaux  et j'ai bien vu Alice qui était au supplice dans un monde miniaturisé, cherchant les merveilles,  les lapins s'étaient évadés ; la table était dressée avec des confitures et des rôtis à fière allure, des pièces montées qui d'un coup de pelle allaient descendre comme les bonhommes de neige à l'arrivée du printemps mais quelle idée au bal masqué ohé ohé de ne pas s'habiller d'éternité !

Le maquillage fond les masques tombent, il est tard voici Balthazar et ses jeux de hasard.

On danse, on danse sans changer de partenaire.

La valse a ceci d'extraordinaire qu'elle revisse les jambes de bois, et fait tourner les têtes.

Je t'ai reconnu, tu n'étais qu'Amour, et à travers tes yeux brillaient au bal masqué ohé ohé toutes les étoiles de mes jours ; le petit poucet était jaloux de mon discours j'avais envie d'enlever ses cailloux pour qu'il se perde à jamais au fond de la forêt noire et palpitante d'esprits malins tant pis pour lui.

Les contes et les nuits fantasques se perdent dans la nuit des temps au bois dormant et tombent les masques, le bal est fini.

Ils n'étaient pas légion ceux qui sentaient le sable chaud, ça sentait plutôt la transpiration, j'ai ouvert la fenêtre pour aérer, enfin j'ai cru parce qu'en fait dans les avions on n'a pas le droit.

Et je me suis réveillée dans tes bras, enfin je crois.

Tu as la barbe bleue et t'es botté comme un chat Dieu.

L'avion vient d'atterrir, je pousse un grand soupir.

Enfin sur la terre ferme mon rêve reste prisonnier dans les nuages ;  je te souris, tu me bouscules,  comme d'habitude.

(joailes – 26 janvier 2023)


 

* véridique ! Je n'invente rien, au fond.


 

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