Connecté Partager Posté(e) 21 janvier 2023 « Mmm … devant tant d'indifférence Parfois j'ai envie De me fondre dans la nuit Au matin je reprends confiance Je me dis, je me dis Tout pourrait changer aujourd'hui (Michel Polnareff, « love me please, love me - 1966 ») La ville s'éveille, peu importe laquelle le jour se lève en même temps qu'elle c'est toujours la même chose je sais bien de quoi je cause. Le café sort ses belles chaises de paille tandis qu'un balai pousse les ripailles de la veille en sifflant comme un oiseau l'eau glougloute dans les vieux caniveaux. Les radios chantent des airs d'antan et les percolateurs font les abracadabrants je m'assois à l'est où le soleil va pointer son nez c'est le meilleur moment de la journée Un rayon s'attarde sur l'horoscope que quelque misanthrope aura abandonné ; ce sera une bonne journée pour les poissons et les béliers. Un pigeon aux ailes un peu râpées, plutôt grises, commande une tasse de thé anglais, « love me please »* et quatre colombes arrivent en riant dans un nuage de lait, elles agitent un croissant. La météo dit qu'on n'a rien à craindre du vent il est parti, dit-elle, sur le continent emmenant les mauvaises nouvelles avec des tartes aux pommes cannelle. C'est joli une ville qui s'éveille, l'hiver l'aube bâille, pâle de ses excès, la main sur son bréviaire ; une étoile rajuste son voile et s'enfuit à l'aveuglette la nuit ôte à la hâte son costume de fête. Les réverbères ferment leurs paupières les chiens et leurs courageuses mémères font truffe à tout va ; allergiques au mimosa ils éternuent, débouchent leurs chakras. Le bélier vint me chercher, l'horoscope avait dit vrai il avait un beau carrosse et dans les yeux l'éternité. Par contre, la météo s'est trompée le vent a soufflé et a tout emporté. Et la ville s'éveille, peu importe laquelle le jour s'est endormi en même temps qu'elle ; c'est toujours la même chose je sais bien de quoi je cause. C'est joli une ville qui s'éveille, l'hiver avec tous ses labyrinthes d'absinthe et d'éther ses esquisses de brume et son soleil livide et puis tout ce trop-plein et ce grand vide … (Joailes – 21 janvier 2023) (*"love me please", en anglais dans le texte :" aimez-moi s'il vous plaît") 9 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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