Partager Posté(e) 21 novembre 2022 Dans ce frémissement de paupières bleutées de nuits de sable quand le marchand n'est pas passé Dans le halo de la lune un hibou fait les yeux doux à une effraie brune qui se tord le cou C'est si près et si lointain de murmures et de silences et de musiques les songes voltigent comme des flocons aux aurores rares de jours incertains l'âme de la nuit descend alentour dans la froide plaine où bouboule un hibou des grenats comme des yeux brûlés allument d'étranges feux sur l'étang obscur des roses nénuphars aux plaintes moroses pleurent les libellules mortes et le bruant des roseaux à la trille monotone secoue sa tête noire l'horizon disparaît derrière les futaies qui répandent leurs essences aux parfums capiteux le rideau tombe mais le théâtre est fermé les acteurs ne sont plus qu'ombres chinoises la nuit absorbe les voix dans son velours lourd et sombre et les gradins sont vides un lion, un taureau, un homme et un aigle dessinent l'ange de l'abîme un nuage cotonneux résiste et puis la nuit avale tout dans sa gueule de loup c'est un endroit lointain sans étoile où le trouvère se perd parfois l'hiver quand il a froid au cœur et aux doigts écrire est réservé aux solitaires la nuit n'en finit pas il voudrait la maudire la consumer sur un bûcher mais aux frissons des citrines jaunes il ne peut que l'adorer (joailes – 21 novembre 2022) 13 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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