Partager Posté(e) 9 mars 2022 L'âtre sublime plus que jamais les dérisoires trésors du lieu et réchauffe le drap glacé du premier quartier de lune. La mort dans l'âme je remplis des cartons de bouts de vie de fortune de cahiers noircis de balles et de bonds et d'éclipses sans nom. Je change de quartier. A quoi bon emmener tout ceci ? La flamme me tente, m'allèche et me brûle elle se moque de mes hésitations elle avalerait bien les anches de mes accordéons. J'ai peur de ses grandes dents qui ne font pas le détail et laissent des cendres sous les épouvantails. Je tourne la tête. La vitre est cassée. Ah, cette drôle de fenêtre où l'hiver était léger dois-je jeter tes lettres ? Dans le champ piqué de clématites un centenaire me regarde et les coquelicots ont déroulé le tapis rouge un train noir croise sur l'horizon un train bleu, haleines de vagabonds. Le train des amoureux qui emmenait les poissons et les lions à grande vitesse là-bas sur l'horizon d'amour en quête il file encore, je l'entends. Les oiseaux sont partout, tu t'en émerveilles tu aimais le silence de mes collines j'aimais les cris de ton océan. Il y a des falaises éventrées dans les regards, des îles étranges que les orages ont façonnées et des palétuviers dans la boue des mangroves. Tout ceci … je ne pourrai le mettre en cartons. Alors, à quoi bon emmener tout cela ? La lune aussi se moque, elle voyage léger sans équivoque elle a tout jeté pour ne pas oublier. Ce soir, c'est son premier quartier je viens là où tu es dans ce petit bout de noir sur la lune que tu m'avais décrochée je laisse les cartons à la flamme, finalement. (joailes – mars 2022) 13 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Il n’y a aucun commentaire à afficher.