Partager Posté(e) 24 avril 2020 Dans l'air parfumé du midi chuchotent les libellules en cortège. Le ciel aux reflets de pervenche déploie ses quenouilles de nacre et pare l'avril de robes blanches. Le mas immobile de briques tièdes ne ferme plus ses volets le vent est violet dans les cheveux du chêne. La lumière orangée est larmes au verre fragile de l'aube dont les éclats blessent le pied au fond du pré. Le moulin propulse ses ailes et les poèmes bruissent comme des crécelles. Déchirants, emmitouflés de soies vertes, les mots tournent, tournent tournent encore jusqu'à l'ivresse. Le pollen délicat des tournesols, aux duvets jaunes, neige dans l'air tiède tout farandole. Le poète est assis sur le muret son cartable de cuir posé à ses pieds sa plume d'or entre ses doigts, le geste suspendu pour sauver des mots de l'oubli. Il absorbe tout cela, fidèle aux rendez-vous des fleurs le printemps n'attend pas. Et puis il se lève, secoue son pardessus et ses mots prennent le train du crépuscule il agite son mouchoir pour leur dire au-revoir … (J.E. Avril 2020) 9 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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