Partager Posté(e) 25 août 2018 C'est l'écho des veillées dans chaque cuillerée, La clairière aux senteurs sous la lampe des pères, Avant même l'assiette, on se sent rassuré Qu'on croirait voir sourire le vieux lopin de terre. L'hôtesse ménagère avec ses bras dodus, Incarne la tendresse, un ange sans retouche, Je pense à Monseigneur, l'évêque Bienvenu Qui voyait l'essentiel dans quelques humbles louches. Le cageot des sorcières ainsi qu'un tour de main, Ont mitonné maison un velouté magique, Emmêlant moult minois de légumes malins Dans une allégorie crémeuse et fantastique. Compagne du jardin, elle a des yeux gourmands Vers lesquels les croûtons chuchotent des comptines, Et sur ses entrelacs de sentiers verdoyants, Je hume des soleils caressant les collines. J'y goûte le labeur de nos anciens outils, J'entends, sous la carotte, au creux de ma cuillère, Cette eau se dandinant d'écume et de coutil Qui chante entre les fleurs, les pousses et les pierres. Et je m'éprends complice d'un grain de volupté, D'une bêche hardie qui sent bon la montagne, D'une pluie de printemps semeuse de baisers, De ce riche fumier faveur de nos campagnes. Qu'elle puisse charmer encore pour longtemps, Des longs soirs de l'hiver jusqu'aux étés torrides, Sur nos tables lardées, les petits et les grands, Et qu'on fasse "chabrot" quand l'automne se ride. C'est un mets pour les rois mais aussi pour les gueux, Elle nous dit tout bas, des nobles épluchures, Les mots simples d'amour qui nous manquaient un peu, Qu'on a tous de la terre au bout de la chaussure. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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