Partager Posté(e) 21 janvier 2020 Il s’appelait Laurent Barthélémy Laurent Barthélémy Ani Guibahi C’était encore un enfant un garçon de quatorze ans simple collégien ivoirien frêle, discret mais déterminé Assez pour vouloir fuir et quitter sa famille, ses amis, son pays rongé par la misère sociale et la terrible menace terroriste Il s’appelait Laurent Barthélémy Il avait des rêves plein la tête comme tous les jeunes de son âge Visiter la tour Eiffel devenir un scientifique… A ses yeux naïfs d’ado la France, c’était l’Eldorado Alors, il est parti pour de bon Trente kilomètres à pied pour atteindre l’aéroport Il s’appelait Laurent Barthélémy Il avait un courage et un culot inouïs pour tenter de s’évader ainsi en bravant tous les dangers Escalader le mur d’enceinte guetter le bon avion courir à l’abri des regards grimper vite et se recroqueviller dans le train d’atterrissage en attendant le décollage Il s’appelait Laurent Barthélémy Il voulait juste vivre mieux et libre Mais la mort l’a pris en pleine nuit quelque part dans le ciel entre Abidjan et Paris A dix mille mètres d’altitude le manque d’oxygène et le froid intense sont des ennemis aussi implacables qu’un terroriste islamiste fanatique Il s’appelait Laurent Barthélémy Sa mort horrible et scandaleuse n’a même pas suscité un tollé général dans nos tout puissants médias bien trop accaparés par l’affaire rocambolesque d’un autre évadé de l’air un richissime homme d’affaires ayant réussi, lui, à fuir la justice japonaise Il s’appelait Laurent Barthélémy Laurent Barthélémy Ani Guibahi Pas Carlos Ghosn dit Bichara Et « selon que vous serez puissant ou misérable » vous connaissez la morale de la fable… Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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