Partager Posté(e) 9 octobre 2019 Je me rattrape à tes longs cils, Un soir de Rimmel en exil, Comme un trapéziste éperdu D'ivresse et de vide inconnus, Crayonnant ses sauts périlleux Sur le contour de tes grands yeux. Ma vie ne tient plus désormais Qu'à deux paupières fatiguées, Le sommeil, c'est le mauvais œil, La chute maquillée, le deuil, La fin d'un plongeon merveilleux Dans la splendeur de tes grands yeux. Et quel décor sous les arcades Où vient s'iriser par myriades En arabesques sur la piste, Le jade étoilé des artistes, Quand un camée de lune bleue M'offre en pupille à tes grands yeux. Nymphes métissées d'émeraude, Candeur candie d'une géode, Ton regard est mon seul public Dans ce beau cirque énigmatique Où l'azur dilaté s'émeut Vers l'Arcadie de tes grand yeux. Tantôt tu palis, tu as peur, Tantôt le blanc de l’œil charmeur Peuplé de cirrus madrilènes Qui me renvoient à perdre haleine Dans leur nouveau ciel nébuleux, Rite secret de tes grands yeux. Mais ce numéro de voltige Restera ma dernière affiche... La nuit est là, l’œil en coulisse, Me portant plainte et préjudice, Quand ses conseils sont ténébreux Et me privent de tes grands yeux. Or, si je dois mourir sur cerne, Je veux pour ce qui te concerne, Laisser la trace indélébile, Sur ta joue aurore, un des cils, Vestige obscur de nos adieux Qui te permet de faire un vœu. Puis, quand ta main légère et sage, Si douce à langer mes nuages, Viendra l'écarter sous le fard, Pense à celui qui tout un soir S'en est servi triste amoureux Pour s'agripper à tes grands yeux. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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