Partager Posté(e) 25 août 2019 (modifié) Le paveur de la rue s'éveille Avec le chant des matelots, Vois, les jours sont loin de la paye, Nuno, il faut te lever tôt, Prends tes outils sur le carreau, Tes poissons frits, ton sac à dos, Va sur la grand'place au soleil Fleurir le sol de tes marteaux. Calceteiro, noble poète! Change ce monde piétiné, Mon ami, l'effriteur céleste, Fais-nous parler tous les pavés! Avec des fleurs, Avec des cœurs, L'île aux farceurs, Les lourds filets, Ouvrier, ajusteur d'été! Le paveur de la rue m'éclaire, Le paveur des places louange, Il cloue sans règle ni équerre Au noir bitume des vidanges; Il recouvre toutes les fanges Et les cailloux aux folles franges Bijoux du ciel, coraux des mers, Seront les dominos des anges! Calceteiro, grandeur, mystère! Tambourine frêles coups secs, Ranime la lime des frères, A sol ouvert, l'os se dissèque, C'est du grand art, Il faut le voir Dans un mouchoir Placer la Mecque Avec des graines de pastèque! Le paveur de l'âme imagine, Le paveur de l'âme martèle Des soleils nus dans les ravines, Il retouche les caravelles, Les cargaisons où l'or ruisselle, L'endroit n'est plus qu'une vaisselle, Au tesson bleu des couleuvrines, Les mosaïques étincellent! Calceteiro manuelin! Nos pas sont sertis de colombes! Lisbonne d'hier, de demain, Se lira même sous les combles! La poésie Du temps jadis Sur le parvis Naît sur les tombes! Calceteiro! Lustre les ombres! Calceteiro: paveur des rues au Portugal. Modifié 25 août 2019 par Frédéric Cogno 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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