Partager Posté(e) 21 juin 2019 (modifié) Une pluie douce et tiède Une pluie douce et tiède Baigne le cœur du parc. Les feuillages frissonnent, Chuchotent humidement des chansons monotones. Ma statue, mon amour Mes sens et ma raison, Innocente et si belle L'eau Sur ton corps Ruisselle. Mes yeux restent fixés À la course impudique Des gouttes qui sur toi Coulent en voluptueuses Caresses érotiques. Mon regard s'évapore Dans un brouillard liquide. Images fugitives … D'étranges souvenirs Jaillissent et replongent Dans l'abîme sans fond Où reposent mes songes. Pleine lune Minuit Plage Lune Ils nagent Tiédeur Éclats Lueurs Cris de joie Tendresse Mots d'amour Caresses Velours Douceur Instant Bonheur Amants. Leurs deux corps ont tracé sur le sable une fresque De courbes emmêlées en tendres arabesques Ils repartent nager Sereins Pour toucher des rochers Lointains. La plage est presque déserte La plage est presque déserte, Le jour vient de se lever. Là-bas, près d'un corps inerte, Un homme est agenouillé. Dans la rumeur de l'océan, L'homme se lève et dans ses bras Il prend ce corps en lui parlant D'instants d'amour, d'anciennes joies. Marchant d'un pas mal assuré, Il porte cette femme nue Que la mort semble avoir figée, Métamorphosée en statue. Les vagues aux reflets argentés Ont volé le bleu de ses yeux. Son regard immobilisé Est le plus cruel des adieux. Il pleure et ses sanglots Résonnent dans l'espace Qui sera leur tombeau. Deux oiseaux de mer passent. Le sable encore mouillé A conservé la trace D'une femme allongée. Une vague l'efface. Comme le vent discret Emporte la poussière Des fleurs vite fanées Au fond des cimetières. Métamorphose Dans ses veines durcies, il sent couler la haine. D'infernales pensées le hantent et le soutiennent. Il n'est en vie que par la colère insoumise Qui brûle dans ses veines et que le vent attise. Comme un sorcier maudit, il regarde le ciel Et ses yeux de fureur lui lancent un appel. Il profère à mi-voix, sombres incantations Des phrases qui se noient dans les lames de fond. Comme un océan fou de rage et de colère Dont les sombres remous viennent meurtrir la terre, Il gronde et de son corps quitte la carapace Pour devenir plus fort et envahir l'espace. De ses pensées aveugles, il heurte la falaise D'une réalité sourde aux lamentations. Alors dans un intense et douloureux malaise, Il gardera la vie mais perdra la raison. C'est un rêve fragile C'est un rêve fragile Comme du verre soufflé Qu'un destin malhabile A laissé échapper. Un futur qui se brise : La peine est sans appel. La vie est insoumise Au commun des mortels. Un homme abandonné Au sourire lointain Erre dans ses pensées En émiettant du pain. Unique souvenir D'un bonheur qui n'est plus Qu'une ombre de désir Au pied d'une statue. Poussière ( Épilogue ) Concert de percussions Tous les marteaux piqueurs Vibrent à l'unisson Sous l'œil des promoteurs. Hystériques assauts De monstres mécaniques Cognant en soubresauts Bruyants et frénétiques. Ébranlée par l'enfer Des secousses sismiques, Vient se briser à terre Une statue antique. Un homme qui ne doit pas avoir sa raison Ramasse des morceaux blanchâtres et les glisse Dans la poche gonflée de son vieux pantalon. Sur un toit, un pigeon l'observe l'air complice. Lire la première partie Modifié 25 juin 2019 par Eathanor Ajout d'un lien avec la partie précédente 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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