Partager Posté(e) 19 avril 2019 (modifié) La Petite Sirène de Copenhague L'eau clapotait autour de moi Et je nageais en pleine joie Du corps entre ces eaux limpides Dont le soleil dorait les rides. J'ai nagé longtemps, ô combien ! J'ai nagé au large, trop loin. Et quand je me suis retourné, Tout mon être fut sidéré. La terre, elle avait disparu. Désorienté, j'étais perdu. Fichu, flappi, abasourdi, Ô oui de moi, c'était fini. Lors, une douce mélopée, Et j'en restai la bouche bée, S'éleva de l'onde bleutée Et s'en vint bientôt me plonger Dans une extase radieuse Comme autrefois une berceuse Venait charmer mon cœur d'enfant Qui souriait en s'endormant... Or donc, d'instinct, mes yeux cherchèrent Partout, dans les airs et sur mer, Cette divine créature À la voix séraphique et mûre Et si suave à mon oreille, Au chant à nul autre pareil. C'était une belle Sirène, En croupe sur une baleine, Qui chevauchait sur son royaume De mer, à l'aquatique faune. Son buste avait la perfection Dont on ne peut dire le nom Et le vent suave et connaisseur M'inonda d'un coquin bonheur En jouant dans ses longs cheveux. Je ne pus en croire mes yeux. Sous cette fière chevelure Se bombaient en leurs lignes pures Deux seins dont la courbe parfaite Vous plongeait le cerveau en fête Quand ils pointaient vers l'horizon, Et m'éfestouissaient sans façon. C'était sauvage et c'était cru, Car admirant cette chair nue, Mes sens demandaient à gober Ces fruits de mer gorgés de fée. Mes forces revinrent alors. À nouveau je bravai la mort Et je rattrapai la baleine, Montai dessus presque sans peine, Saisissant l'objet de mes rêves Que je pressai contre mes lèvres. Son beau visage avait l'attrait Des belles aurores de mai. Ses yeux noisette de princesse Éclairait sa tête sans cesse. Sa bouche tendrement ouverte Se tenait à ma bouche offerte. Je l'entourai dans une étreinte Et elle m'enlaça sans crainte. Que je la sentais si charnue Cette poitrine toute émue Qui caressait mes pectoraux Et que je conservais au chaud Entre mes mains velues de fauve Pour que jamais elle ne se sauve ! Je tenais en mes mains le monde, Mais lui ne vous tient pas longtemps. Soudain elle plongea dans l'onde. Je revins sur terre au jusant. La mer prit celle que j'aimais. Elle me l'a prise à tout jamais, Jamais plus je ne reverrai, La belle que je chérissais. Elle me l'a prise toute entière, Ses seins d'où je voyais la mer, Sa queue d'écailles, si cornue, Qui râpait mon sexe ingénu ! Modifié 19 avril 2019 par Marc Hiver Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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