Partager Posté(e) 28 mai 2022 Une légende raconte qu'ils s'exilèrent aux déserts il y a fort longtemps de cela qu'on leur fit bien des misères qu'on leur tordit les bras, qu'on les vit quelquefois abandonnés sur des étals, à faire danser les petits pois et les fleurs du mal Le vent s'étranglait de rage de les voir ainsi brasser l'air, il eût aimé les voir en cage ou bien au fond d'une décharge, d'un cimetière. Mais quand vint la grande canicule on les chercha partout chacun tint conciliabule, on appela des marabouts. D'aucuns sortirent leurs éventails, firent des prières ; envoyèrent des e-mails et convoquèrent l'auster* … On sortit les cornemuses, on fit taire le vent ; comme un renard privé de sa ruse, il n'a plus rien dit se sachant impuissant. Les ventilateurs sont rancuniers comme les moulins, quand ils ne veulent plus tourner c'est que leur cœur est brisé ; trop tard pour les excuses et les serrements de mains ils vous laisseront crever (de chaleur) A toute fable, dit-on, il faut une morale, un conseil, pour que l'histoire ne soit pas trop banale, un éveil N'oubliez pas, l'hiver, que les ventilateurs, portés pâles, ont besoin de votre amour ; caressez donc leurs pales, même sans en avoir l'air, jouez leur l'intégrale des souffrances de Werther et parlez-leur de retour, en comptant les jours. N'abandonnez jamais vos appareils même quand ils sont inutiles … (joailes – mai 2022) *auster : dans la mythologie romaine, dieu des vents du sud, ou plus exactement du midi, vent chaud, épais et humide annonciateur d'orage et parfois considéré comme mauvais car censé corrompre l'air à cause de son humidité. 2 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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