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Sous les cils du levant (IX)


Frédéric Cogno

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XII Splendeurs et cruautés

 

Un autre dur pays sans règle de couleur,

 

Héraldique anarchiste au poignard de l’honneur,

 

Un territoire né sur des charniers d’albâtre,

 

L’opéra-mausolée sait s’y faire un théâtre

 

De patios d’amours mortes et de cours paresseuses

 

Où les rêves s’ennuient en craquant des dormeuses.

 

Le sang des vendettas y coule tôt ou tard,

 

L’âpreté des tes yeux noie la course des chars.

 

Oui, je vois une arène aux longs cils vers le ciel,

 

Ton regard est un cirque aux gradins véniels,

 

La fosse rouge et noire induit la loge d’or,

 

Si tu baisses les yeux, ils clameront la mort.

 

L’épée hors du fourreau saignera le poitrail,

 

Les tigres sortiront de leur cachot de paille.

 

Quand s’entendent tes cils, la sentence décide

 

Du sort des insoumis sourcilleux trop lucides.

 

Si fixe est ton regard, glacial, sentencieux,

 

Il taillera tes cils pour en faire des pieux

 

Où de vils détenus seront jetés affreux,

 

Crevant leur abdomen, la poche sous tes yeux…

 

Sous les cils du levant, un port bâille à la rade,

 

J’y vois des enfants nus danser comme des sardes.

 

Ton regard dénoué implante en un éclair

 

Une île où les pêcheurs dardent des cils de fer…

 

Une île au halo noir repoussant les murs blancs,

 

J’aime bien m’y perdre pour guetter au tournant

 

Les recoins oublieux ombragés et chantants,

 

Le chagrin des mailles sous les cliquetis lents.

 

Tes cils tricotaient-ils des peluches d’aurores

 

Qui, au dos du soleil, plurent aux météores ?

 

Cendre et suie du matin ont poudré brun abscons,

 

L’œil aux mille aiguillons, un grand lac aux tisons !

 

Tes yeux jadis meurtris par l’hiver et le froid

 

Et qui ne tremblent plus s’isolant dans les bois,

 

Savent très bien cela des temps immémoriaux

 

Quand ils vivaient cachés dans le Campidano.*

 

 

Campidano: Plaine du nord-ouest de la Sardaigne.

 

A suivre...

 

 

Modifié par Frédéric Cogno
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