Nos légèretés nomades

[Eathanor]

Dis-moi où se sont enfuies nos légèretés nomades.

Les aubes peuvent bien dévorer l'écaille de nos nuits,

Nous chuchotons au frémissement craintif des songes.

 

Conte-moi la fébrilité asséchée de nos oscillations.

Les dryades peuvent bien trébucher sous les rameaux,

Nous déposons nos soupirs sur l'hermine du crépuscule.

 

Dessine sur mon épiderme l'esquisse de nos marées épuisées.

Les galets arides de l'estran peuvent bien rouler sous nos pieds,

Nous marchons au bord de la nudité des siècles assoupis.

 

Murmure au creux de mon oreille les échos de nos semaisons.

Les sources peuvent bien courir sous le miroir de nos regards,

Nous nous aimons au milieu des blessures inavouées de l'espace.