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J'ai longtemps rêvé de tropiques


Sujet tropical

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Je vous soumets les 4 premiers paragraphes d'une nouvelle tentative de texte. 

 

J'attends de vous des commentaires honnêtes et francs, sans crainte de blesser, je ne suis pas en sucre. Quels sont vos ressentis ? Avez-vous bloqué dans votre lecture ? Avez-vous particulièrement apprécié certains passages ou images ?  

 

 

              J’ai longtemps rêvé de tropiques. Pas de cette litanie publicitaire pour occidentaux, aisés aux yeux du monde, travailleurs trimant à l’année, à qui l’on prêche lorsque le souffle vient à manquer le simulacre de l’évasion tant espérée. Une fenêtre, toute prête à s’ouvrir, moyennant finance évidemment, sur cette ridicule promesse de s’abreuver de l’exotisme à la source. On crée de l’illusion de rêve, ce produit sur-mesure, destiné rien qu’à vous, dit-on, le même pour tous, cela dit, et qui s’imprime à répétition sur les écrans de fumée de notre grande machine à divertir.  

 

On a dressé sur le sable blond des milliers de resorts impeccables, casernes à touristes où s’entassent les contingents d’esclaves en vacances. « Repos ! » Ils se pavanent, ventre à l’air, comme s’ils étaient chez eux avec de gros bourrelets rougis et la face couverte de crème solaire bon marché. Tout ce beau monde si important et si unique, si bien récompensé pour services rendus aux marchés, malheureux inconscients qui ne sont que les sujets aveugles du royaume des fous, sacrifiés sur l’autel de l’à-volonté.

 

Et toute l’équipée de s’égayer en plein naufrage, se consoler sans l’admettre, dans l’opulence matérielle, pour l’absurde perte des années au creux de tant de vie gâchée. L’adage qui rappelle « Qu’il faut vivre avant de mourir ! Vous voyez ? » résonne autour des piscines d’eau douce et des bars à cocktails. Et chacun pour ce faire, de délester gaiement son portefeuille, tous membres à part entière du plus grand troupeau de porte-monnaie du monde. Et ce troupeau est sans cesse renouvelé. Dès que l’un est tondu, il rapporte son coup de soleil, preuve de bonheur s’il en est, en savourant d’avance la jalousie des collègues de bureau, et un autre prend sa place, jamais vraiment le même, et pourtant, si inlassablement identique. 

 


              J’ai longtemps rêvé de tropiques, si loin de nos enfers humains, comme d’une poétique, une force mystique, comme de la plus magistrale représentation sur terre de la force de vie, sous tous ses aspects. J’en ai rêvé comme on songe à un être supérieur. J’ai ressenti dans le tropical l’essence primordiale d'une nature toute puissante et infiniment renaissante. Je n’admet pas Dieu, mais je crois que la vérité tropicale, elle, nous dépasse et nous compose à la fois. C’est ainsi que je la ressens et c'est ainsi que j'en ai rêvé.

 

 

Modifié par Sujet tropical
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