Partager Posté(e) 21 novembre 2020 Voici le cabinet charmant Où les Grâces font leur toilette. Dans cette amoureuse retraite J'éprouve un doux saisissement. Tout m'y rappelle ma maîtresse, Tout m'y parle de ses attraits ; Je crois l'entendre ; et mon ivresse Ce bouquet, dont l'éclat s'efface, Toucha l'albâtre de son sein ; Il se dérangea sous ma main, Et mes lèvres prirent sa place. Ce chapeau, ces rubans, ces fleurs, Qui formaient hier sa parure, De sa flottante chevelure Conservent les douces odeurs. Voici l'inutile baleine Où ses charmes sont en prison. J'aperçois le soulier mignon Que son pied remplira sans peine. Ce lin, ce dernier vêtement... Il a couvert tout ce que j'aime ; Ma bouche s'y colle ardemment, Et croit baiser dans ce moment Les attraits qu'il baisa lui-même. Cet asile mystérieux De Vénus sans doute est l'empire. Le jour n'y blesse point mes yeux ; Plus tendrement mon cœur soupire ; L'air et les parfums qu'on respire De l'amour allument les feux. Parais, ô maîtresse adorée ! J'entends sonner l'heure sacrée Qui nous ramène les plaisirs ; Du temps viens connaître l'usage, Et redoubler tous les désirs Qu'a fait naître ta seule image. Voir la totalité de poème Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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