Essor

[Polymathe]

Je m'étais abandonné parmi les fleurs alors que j'étais en quête des temples invisibles. Ignorant comment j'étais arrivé là.

Dans les prés aux herbes blanchoyantes.

L'ivoire de la lune déposait sur les corolles des losanges laiteux et des lampyres luisaient de loin en loin, exacts reflets des étoiles.

J'étais en chemin, nimbé d'un halo, en direction de l'aurore.

 

On m'avait affirmé que plus loin dans un val reposaient des bassins, annonçant les dômes d'or et de saphir, certains affirmant que l'on pouvait y apercevoir Sophia, une colombe sur chaque épaule.

 

Sous les arbres qui chapechutaient je pressais le pas désireux de voir les soleils s'embraser sur la vallée aux lys, caressant les eaux de jade.

 

L'embrasement de l'azur fut soudain quand le premier soleil flamboya, nappant la nue de rayons, empourprant les sommets ciliés d'or.

 

Je vis alors partout alentour des russules orangées sous les ramures qui commençaient à tanguer lentement dans une brise pleine d'effluves.

Puis s'étendirent devant moi de longues prairies verdoyantes ornées de trochets de fleurs diaphanes, comme désincarnées, enveloppées d'un nuage de pollen opalescent.

Au-dessus des vasques voletaient des libellules couleur turquoise.

Le vent fluait vers le sud accompagnant les rivières en un bruissement infini.

Puis, de très loin, j'aperçus le Grand estuaire qui s'évasait à l'infini vers un océan aux tons de ciels et je compris à cet instant qu'enfin je venais de mourir et que le vent m'emportait.