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Posté(e)
comment_94

 

Elle peut tout imaginer
l'horizon plus gris que la lumière du jour
grises les voitures en contrebas
grise l’éclaboussure des flaques d’eau

Les insectes aux ailes mouillées
prisonniers de la fente
elle peut les entendre crisser
alors qu'un papillon se brûle sous l'abat-jour

En se penchant un peu elle ne voit pas
elle dit que rien n’est visible
mais entend les détails de la rue
tantôt lisse à la manière d’un tronc élagué
tantôt déchirée
 
Cette ombre occupe mon dos
je suis l’obstacle
toujours devant
toujours immobile
elle voulait me quitter
me devancer dans le sommeil

La douleur devint lancinante
quand elle prit ma place
 

Posté(e)

Un poème étrange, onirique, qui nous donne un peu l'impression d'être témoin involontaire d'une psychanalyse. Très belle langue, qui contient sa part de mystère et de non-dit. Très beau poème, en vérité.