Viol d'une muse

[Eathanor]

Ce soir, écrire sans savoir que dire.

Mes muses agonisent en silence.

Ainsi donc voilà ce qu’est périr.

Mon âme s’épuise de tant de danses.

 

Mes rimes traînent sur la page ;

Mes vers s’oxydent au Présent ;

Algues desséchées sur la plage ;

Épaves agonisant sous le Temps.

 

Se projeter dans des illusions,

Se perdre dans des fantasmes,

Triste poète en pleine perdition,

L’imagination dans les miasmes.

 

S’empaler sur la branche d’un astre,

Sur ses arêtes, courir au désastre,

La couvrir d’un voile rouge sang,

Tel est mon Suaire de Turin dément.

 

Cracher à la face d’un messie absent,

Invoquer son Nom pour le répudier,

Boire ses stigmates à la source du néant,

Puis vomir ce breuvage de toute Éternité.

 

Violer chacune de mes muses disparues,

Écrire dans une jouissance en crue,

Orgasme divin de l’homme impie,

Sacrifice ultime de quelques esprits.