Brumes

[Illiz]

 

Dans la campagne qui toute entière fume

L'aube s'est habillée d'une robe de brume

Et je rêve de chalands glissant sur le Rhin

Car mon seul horizon est au bout du jardin

 

Et l'épais brouillard dépouille déjà les fleurs

De la flamboyance passée de leurs couleurs

L'arbre qu'on ne voit plus a perdu ses oiseaux

Et lointaine s'estompe la rumeur de l'eau

 

Le ciel morne infiniment a figé les choses

Et quand viendra la nuit seront mortes les roses

La tristesse du jour a peint mon âme en gris

 

Mais mon coeur mélancolique rêve de bleu

Et d'un soleil radieux noyant des prés fleuris

Quand la nostalgie des beaux jours voile mes yeux.