"Je ne sais toujours pas ce qu’est la poésie, on m’a dit que c’était peut-être le chant du cœur, cette pensée qui voyage à chaque mouvement des choses, comme une ombre fragile, passant tel un soupir. Parfois j’ai envie de dire, je vais dessiner un poème, car les mots, je crois, ont leur couleur. Ils s’incrustent sous l’arc-en-ciel des jours, et, de l’éphémère, ont le teint sombre. Souvent ils se dessinent en pluie tiède sous le pinceau d’un peintre imaginaire. Et la nuit, cette voyeuse d’insomnie, gonfle leur petite voile. Je les vois, oui je les vois s’unir, tous ces mots, au souffle mystérieux d’un silence, au royaume des songes. Ce quatrième recueil est un cheminement vers ce qui nous échappe, cette dérive du couchant vers le levant. Parfois couleur de cendre, ces mots appellent les musiques lointaines d’un vieux printemps, ils sont aussi cette marche sans cesse renouvelée, et sans écueil du temps, où la lumière vermeille s’attarde parfois sous la plume d’un poète. Alors je dirai, revêtant l’habit du poète, l’ivresse est mon île, moi le marin sans barque qui voyage aux voilures de mes chimères. Ma vague est morte en un dernier ressac, je suis l’autre de moi-même sur d’autres mers." (Thierry Demercastel)
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