On a bougé en moi, des voix frappent mes tempes.

A chaque battement c’est une âme qui vole

Au vent de ma mémoire où mon être s’estompe.

Peuplé d’échos, j’avance, hébété d’ombres, seul.

 

Qu’est-ce à comprendre là ? Suis-je si populeux

Que je ne puisse aller sans soulever la cendre

De myriades de gens qu’à mon pas hasardeux

Une paume ouverte jette, magique poudre ?

 

Tout ce monde m’est cher, et la seconde belle

Fait entrer la foule, houle blonde harassante,

Mirifique promesse à la grâce de bulle.

 

Qui est là ? De quel jour viens-tu, toi que je sens

Revenir obstinée au tamis de mon cœur,

Grain d’amour au chapelet de ma vie, -cette heure ?

il y a 28 minutes, Thy Jeanin a écrit :

Qui est là ? De quel jour viens-tu, toi que je sens

Revenir obstinée au tamis de mon cœur,

Grain d’amour au chapelet de ma vie, -cette heure ?

Peut-être un amour perdu, une mémoire persistante....? L'émotion est vive!

Un très beau et très émouvant poème, superbement écrit !

Par exemple : "On a bougé en moi", "hébété d’ombres", "le tamis de mon cœur", etc.

Superbes expressions qui donnent force et originalité au propos !

Vous ? Ici ?

Je me pose aussi la question combien d'âmes s'agglutinent dans la chapelle de ma caboche.

Il n'y a pas que votre coeur qui est populeux. Votre âme le ressent aussi.

J'ai aimé ce chant.

Un sonnet qui explore avec acuité les méandres de la mémoire, un de vos thèmes de prédilection d'après ce que j'ai pu lire de vos œuvres depuis que je participe à ce forum, l'exploration est très poétique et émouvante !

A la lisière des mondes, de soi... ce poème est émouvant, @Thy Jeanin

Je comprends ce sentiment en ce jour des morts d’être peuplé par les cendres des disparus , en particulier celles d’un être cher. Seule la poésie peut le rendre avec délicatesse en lui laissant sa part de mystère.

Il y a 6 heures, Thy Jeanin a écrit :

Qui est là ? De quel jour viens-tu, toi que je sens

Revenir obstinée au tamis de mon cœur,

Grain d’amour au chapelet de ma vie, -cette heure ?

Tout commentaire risquerait de ternir la beauté de cet envoi…

Alors seulement merci Thierry…

Ton magnifique poème est aussi mélancolique qu'apaisé avec cette douce idée d’habiter la mémoire comme un lieu vivant.

Immersion dans un monde peuplé d'incertitudes.

Un sonnet qui vaut son pesant d'or.

Ton poème décrit de façon très belle le sentiment d'être habité par une foule de souvenirs et de voix intérieures.

On se sent comme peuplé par tous les gens et les moments de son passé, qui reviennent frapper à la mémoire.

C'est à la fois une sensation étouffante et précieuse .

L'image la plus forte est celle du chapelet : chaque souvenir est comme un grain d'amour qui revient, obstinément, composer le collier de sa vie.

Phénomène qui m'arrive à chaque Toussaint. Etrange, non? Merci à vous!

"Souvenir, souvenir, que me veux-tu ?"

On a l'impression d'être pluriel à la lecture de ce sonnet.

Et de s'effilocher comme un spectre de brume.