Sous l’azur impeccable à peine ombrées de bistre

Les frondaisons que berce un zéphyr estival

Vont et viennent dans l’air

 

Quelque oiseau lent s’y perd

Que tout le clan vénère en emblème royal

Et voici que sonnent le gong et puis le sistre

 

Car en ces temps d’automne on ne saurait plus sage

Qu’à ménager le dieu qui nous chauffe et éclaire

Dépouillons-nous le cœur

 

Et l’offrons tous en chœur

A Celui qui va choir en la nuit délétère

Pour ressurgir demain sur un chemin moins large

 

La barque qui traverse une contrée obscure

Reviendra je l’espère ô triomphe vainqueur

Brûlant iris solaire

 

Réchauffer notre Terre

Enchâssé dans les bois rayonnants du Cornu

Tandis que le Croissant

 

Sertira son argent

Sur la tête bossue du Taureau aux Trois Grues

Mais pour l’heure est le feu

 

En trajet périlleux

Frères et sœurs prions pour un solstice en paix

Que la neige d’hiver

 

Tisse une douce épure

où s’unissent nos âmes !

Douce cérémonie d'automne, en vers somptueux !

Une superbe lecture qui célèbre la saison avec élégance et raffinement.

Poème raffiné, ésotérique, prière cosmique d’un chaman pour obtenir le retour du jour et conjurer l’avenir, le texte nous emporte dans le monde magique des anciennes cultures gaéliques.

Modifié 15 octobre15 oct. par Jeep

Une évocation très poétique du cycle solaire, une forte scansion qui donne en effet à votre poème l'aspect d'une prière sans compter le distique final qui est magistral.

En trajet périlleux

Frères et sœurs prions pour un solstice en paix

Que la neige d’hiver

Tisse une douce épure

où s’unissent nos âmes !

C'est très beau, @Thy Jeanin

Beau dépouillement des coeurs et beau tissage des âmes.

Le choix du titre est loin d'être anodin et éclaire le texte d'une lumière particulière.

J'ai adoré ! Il nous prévient que nous allons assister à un rituel cyclique, une incantation pour traverser la nuit de l'hiver et espérer le retour de la lumière, le tout sur fond de mythologie celtique revisitée. Bravo !

Après avoir lu le dernier poème de @O Salto juste avant, il y a comme une continuité avec ces vers qui se font prière cosmique où l’humain retrouve sa place dans le grand cycle.

Se dépouiller pour accueillir, l’automne montre le chemin…

Le 15/10/2025 à 02:52, Thy Jeanin a écrit :

En trajet périlleux

Frères et sœurs prions pour un solstice en paix

Que la neige d’hiver

 

Tisse une douce épure

où s’unissent nos âmes !

Magnifique Thierry !

C'est d'une beauté à couper le souffle la transcendance dont vous faites preuve.

Il semblerait qu'après une hypothétique déesse Mère inaugurale, ce soit le Soleil qui devint, à l'âge du bronze, le dieu des peuplades d'Occident. Merci pour vos lectures!

Le 14/10/2025 à 19:52, Thy Jeanin a écrit :

 

Sous l’azur impeccable à peine ombrées de bistre

Les frondaisons que berce un zéphyr estival

Vont et viennent dans l’air

 

Quelque oiseau lent s’y perd

Que tout le clan vénère en emblème royal

Et voici que sonnent le gong et puis le sistre

 

Car en ces temps d’automne on ne saurait plus sage

Qu’à ménager le dieu qui nous chauffe et éclaire

Dépouillons-nous le cœur

 

Et l’offrons tous en chœur

A Celui qui va choir en la nuit délétère

Pour ressurgir demain sur un chemin moins large

 

La barque qui traverse une contrée obscure

Reviendra je l’espère ô triomphe vainqueur

Brûlant iris solaire

 

Réchauffer notre Terre

Enchâssé dans les bois rayonnants du Cornu

Tandis que le Croissant

 

Sertira son argent

Sur la tête bossue du Taureau aux Trois Grues

Mais pour l’heure est le feu

 

En trajet périlleux

Frères et sœurs prions pour un solstice en paix

Que la neige d’hiver

 

Tisse une douce épure

où s’unissent nos âmes !

Quelle imagination Thy Jeanin qui tisse des vers (de soie au sens délicat et précieux) 😉 bravo 💫sur l’éloge d’un temps où le sacré était la quintessence du peuple, entre vénération et crainte n’est il pas à présent en nos esprits un juste milieu pour célébrer comme il se doit la vie …