Cet automne a sonné le glas de la viole.

Le silence esseulé meurt sous la bruine.

Les noires lésions qui mon cœur bariolent,

Ont creusé les sillons d’un monde de ruines.

Les rires enfantins lentement s’étiolent

Emportés par le vent, fondus dans la bruine.

Les feuilles d’automne qui seules cabriolent

Greffent en tourbillons souvenirs et ruines.

J’ai passé sur mon col le nœud du temps qui coule.

Une larme, de vitriol, sur ma joue. Roule.

Mon vieux violon joue l’ultime sonate.

Soudain, en un éclair, tout mon aplomb s’écroule ;

Du bas de l’escalier un tonnerre déboule

Et ma fille entre : “elle est jolie, cette cravate !”

Un monde de poésie. Qu'une autre poésie nous ramène au monde.

Je kiffe le final. Ce qui ne veut rien dire par rapport au corps du sonnet. Bien que je me demandais où vous vouliez en venir.

Pas très loin en fait, dans une zone où le cœur règne.

La fraicheur ! ne passons pas à côté.

J'adore ce final... et le titre est très beau. Un rien qui fait tout.

Belle poésie qui nous rappelle avec finesse et subtilité l'essentiel !

Votre poème est poignant.....jusqu'à cette fin très tendre avec l'entrée de votre fille, qui contraste avec le reste du texte. Ce final est magnifique!

La chute inattendue de ce sonnet, qui prend des libertés avec les règles classiques, en complète le charme..

Une chute en effet inattendue qui finalement apporte un peu (beaucoup) de soleil.

Un humour noir qui désarme!

C'est si profondément triste... une lueur vers la fin illuminant les mots, @Alain

Le début part sur du Baudelaire sous pluie acide, on s’attend à finir au cimetière… mais non. La fille débarque, joyeuse, avec une remarque sur la cravate. Votre dernier vers, c’est une gifle de réalité, un gag poétique 🙂 Il illustre à merveille le poète, perdu dans son spleen, qui voit son envol lyrique coupé net par le quotidien.