Inspiration, expiration

[Alba]

Inspiration, expiration

 

Il faudrait que j’écrive quelque chose, quand même.

 

Mes lecteurs s’impatientent et ma plume me tire la langue (ce n’est pas vrai mais c’est bien connu, les poètes ont beaucoup d’imagination). Où trouver un sujet, ou à défaut un objet ? Tiens, cette chaise, là, qui baye aux corneilles, elle se trémousse à l’idée de devenir héroïne de conte de fée. Oui, mais non. Les sièges n’ont jamais inspiré personne, les bains de siège encore moins.

 

Choisissons plutôt un thème, ou mieux, un « t’aime ». Voilà qui est de nature à affoler plumes et stylos, sans parler du clavier, qui claque des touches d’allégresse. Une belle histoire d’amour (toujours), bien sucrée, qui finit bien ou mal, mais en tout cas, qui finit. C’est le signe qu’elle a commencé et c’est encourageant. L’essentiel étant de se mettre en route : le paysage défile agréablement aussitôt et sans se faire prier.

 

Ne nous égarons pas, il faut parler d’amour. Perdons la raison mais gardons la pose. Quels personnages choisir pour cette romance sans limite ? C’est difficile. Roméo Leloubard fait un rodéo et Juliette Cordonbleu est toute à ses paupiettes. Comment intéresser des lecteurs avec ces loosers ? Adam et Ève, plutôt. Mais j’entends déjà siffler le serpent (il imite le train, comme dirait Richard). C’est dissuasif. Il faudrait trouver des personnages hors du commun à qui il arrive des aventures extraordinaires.

 

Il faudrait, oui. Mais justement, le problème est là. Aucune inspiration. Même en expirant un bon coup. La fontaine à blablas reste désespérément sèche. Cela me fait penser à la saucisse sèche mais, franchement, ce sujet risque de n’intéresser que les professionnels des salaisons. Ceux-ci, par malheur, ne hantent généralement pas les forums de poésie (même s’il y a des exceptions). Ils ont mieux à faire.

 

Bon, je renonce. Inutile de se voiler la face et de se raconter des bobards. Je n’ai aucune inspiration et mes réflexions flirtent avec le vide. Bouh ! J’ai le vertige. Mais bon, cela, c’est une autre histoire. Bonne lecture et félicitations à tous ceux qui ont eu le courage d’aller jusqu’au bout de ces 357 mots.

 

 

FIN