Posté(e) 11 janvier Rengaine En sortant de l’école regagne ton logis sans flâner si le colchique te grise préserves-en ton panier que feuilles mortes volent dansant la farandole prends garde à ton nez et sortant de l’école regagne ton logis sans flâner les mains dans les poches la blouse pleine de gommes combien d’heures de colle pas de dessert cette soirée compte donc ce que tu as glané un billet doux une branche de houx un compositeur autrichien la belle histoire d’un chien une ode à la République une espèce la féline une comptine un coup de trique un dix sur dix des baïonnettes contre les Prussiens Montcalm en Amérique dans ton havresac cherche cherche au fond les robinets qui coulent les locomotives qui roulent du préau à la cour la pluie et les heures s’écoulent de tes jeunes années fouille fouille au fond de ton sac il y a des craies tachées d’encre des cahiers déchirés des dessins à la mine et des livres écornés ce sont perles que tu moissonnes quand l’horizon rougeoie encore de tes jeunes années enrhumé ton cœur s’affole qui se met à germer les papillons sur les corolles les bons points dispersés au premier vent de saison sur les lèvres une chanson le loup dans les bois et l’odeur du poêle à charbon montre-moi tes doigts cache tes émois bientôt il sortira le fauve tu verras mauve la verte espérance qui te jette dans les transes celles des jeunes années et tu chercheras là-bas le luxe et la volupté en attendant ta mémoire a besoin d’être échauffée sans poudre de perlimpinpin apprends bien ton latin et sortant de l’école regagne ton logis sans flâner. 1
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