Réconfort

[Jean Luc]

Des larmes de feu me brûlent. La lune jaune pur est absente ? Mais bâtissons-la dans notre cœur ! et découvrons les merveilles se cachant au plus profond de l'obscurité qui nous habite ! Je ferme les yeux et j'écris mes rêves, alors je vois les nénuphars du bassin et la couronne d'acajou de l'enfant, la reine du silence trônant dans les iris violets, le vieux et sage hibou qui prêche depuis toujours dans les peupliers. J'entends murmurer depuis le nid douillet, car tout enchante ici le promeneur heureux. Il se repose à la fontaine, où l'amour luit richement dans cette nature gouvernant un royaume, dont les petits sujets sont griffus mais dociles.

Jadis, des rois très pieux venaient s'abreuver à la fontaine du bois de cette longue nuit qui est en moi. Tenez, sur sa margelle facettée un faon perdu a pris l'habitude de venir se reposer le soir. Le poisson bleu-argenté qui semble ivre mort, quand il zigzague dans le bassin, surprend l'assoiffé. Un nénuphar rose sera la dernière vision de celui qui viendra y mourir... La gardienne de ces lieux, parée royalement, passe ses journées au bord d'un grand fleuve. L'heureuse a les joues pourprées, des bras dorés de Tahitienne et des lèvres blanches comme l'ivoire. Amorine, c'est son nom, m'offre de riches minutes par son chant divin. Cela se déroule en un lieu qu'aurait pu croiser le fier Ulysse durant son périple.

S'ouvrant, mes paupières éteignent la flamme de l'écriture spirituelle, alors mes prunelles voient, et je saisis la présence de mes peines !