"Sous le soleil d'Andalousie" - Rencontres pour naguère VII
(En souvenir du roman "Les Bestiaires" par H. de Montherlant)

 

 

Qu'importent les critiques
Il se veut prêtre et libre
Le sang brille au soleil
Pure preuve d'amour

 

Parade de poussière
Dans l'arène espagnole
Il impose sa loi 
À la bête vaincue

 

Cette danse de mort
Aura raison du fauve
Entaille rouge et noire
Ivresse d'un instant

 

C'est le plaisir du Mal
Perversion du néant,
Mais se sent-il en vie
D'avoir nui à autrui 

 

Étrange aveuglement,
Labyrinthe fatal
Le Moi est si petit
Quand il pense être grand

 

L’estocade laisse un goût de sang.

Un auteur un peu oublié, un talent immense, une intelligence hors pair, un grand des Lettres !

De lui La ville dont le prince est un enfant est un bijou. Pour le reste, je préfère m'abstenir, civilité oblige.

Dans ses oeuvres théâtrales, j'avais beaucoup aimé La Reine morte que j'avais étudiée en hypokhâgne, doux souvenir !

 

Les premiers mots : "Je me plains à vous, je me plains à vous, Seigneur. Je me plains à vous, je me plains à Dieu."

 

Superbe !

 

Et ce tableau final silencieux , cette couronne déposée sur la reine morte, dépossédée de son enfant et de son règne, c'est extraordinaire de tension et d'émotion !

 

Mais bon, je m'enthousiasme, ce n'est plus guère à la mode !

Modifié 4 janvier4 janv. par Alba

Je ne suis pas particulièrement fan de Montherlant mais ton poème, @Alba, qui dénonce la cruauté de la corrida, me fait p penser à la chanson de Cabrel : "J'ai prié pour que tout s'arrête 
Andalousie, je me souviens ..."

Merci pour ce ressenti, Joailes, je ne dénonce pas la cruauté de la corrida, mais l'aveuglement et l'insensibilité de ceux qui s'y adonnent, ici cet auteur bien oublié à présent.

 

Les modes, les valeurs et les pratiques changent, le dernier mot revient au Néant, qui est l'autre nom du Tout.