Quand l'automne est fatigué

[Eau de brume]

Quand l'automne est fatigué

Ses longues heures pleurent

Leur mélancolie inachevée

 

Le temps a pris l'accent d'ailleurs

Pour enchanter le soir qui tombe

Son éloquence est si savante

Qu'il réinvente le langage des couleurs

 

Avant le mauvais froid de décembre

J'entends le vent qui s'impatiente

En consentant une dernière lueur

A la terre qui demeure silencieuse

 

L'eau a coulé sauvagement

Dans la mémoire de mon enfance

En déferlant ses illusions

Comme des vagues phosphorescentes

Sur l'horizon indifférent

 

Maintenant il me faut rentrer

Mettre au chaud mes dernières ombres

Même si la lumière est hésitante

Ecouter en paix la chanson du passé