L'automne en sa demeure

[Alba]

L'automne en sa demeure

 

La brise vient bercer la glycine et la vigne,
Emblèmes d'un passé rayonnant et joyeux ;
La demeure à présent ferme à jamais les yeux,
Tout le monde est parti mais elle reste digne.

 

Les murs de brique rouge ont l'âme rectiligne,
Ils posent bien dressés, au gré du temps soyeux ;
Le parc environnant paraît fort ennuyeux,
Nulle dame à l'ombrelle en attente d'un signe.

 

L'automne fait voler la feuille et le regret,
Un soupir indictinct vibre parfois, discret ;
Serait-ce une âme pure éprise d'espérance ?

 

La demeure sommeille en un parfum de mort,
La saison le réclame, elle aime la fragrance
Des êtres disparus, doux caprice du sort.