L’aube a glissé son doigt d’or sur mon épaule. La toile d’azur était pure encore. Personne n’était monté sur la grande scène du monde. On suspendait l’aujourd’hui au clou du soleil, tandis que la nuit séchait sa rosée sur un fil de songe. Je vis passer là-haut dans un coin du ciel le mufle avide de nuages en troupeau, en quête  de quelque ombre à paître encore sans méfiance au sortir du sommeil.

 

    Mon cœur faisait un bruit de feuilles vives. Je regardai mes paumes : elles tenaient déjà un poème. Effet de lune à encrier plein, sans doute.

 

     Or, des oiseaux de passage s’ébattaient dans la transparence soudaine du jour. Ce fut un concert sidérant et de beaux crépitements d’ailes. Et, avant que j’aie pu réagir, ils s'étaient disputé chacun des vers de mes strophes entières.

 

   J’ai beau sonder les nues, je ne saurai jamais le secret de ce texte perdu.

 

 

 

 

Modifié 16 juillet 20241 a par Thy Jeanin

Très beau texte, songe et poésie en majesté !

Je ne suis pas étonnée que les oiseaux se disputent de tels poèmes et emportent leurs secrets. C'est très beau, @Thy Jeanin 💫

La poésie pure a toujours à voir avec les oiseaux qui s’envolent au ciel.

Peut être ne sont ils pas perdus mais tout simplement semés... merci pour ce texte @Thy Jeanin