Partager Posté(e) 8 mars Sur la Butte On prenait la rue du Mont-Cenis Que l’on escaladait, marche après marche Pour arriver rue Saint-Rustique Aux pieds de la Basilique Il fallait bien que l’on s’arrache Pour gagner notre Paradis Un petit tour parmi les vignes Et l’on faisait, rue Saint-Vincent Un salut à la môme Rose Innocente fille qui repose Victime d’une rencontre maligne Dans le carré des indigents. Là-haut, là-haut, à Montmartre On croisait les ombres De Bruant, Coûté, Dimey, Rictus Venus au Lapin à Gilles, pedibus Chanter de leur Butte les heures sombres De la Commune Libre, sans toque d’martre Ils auraient pu aussi, en haut Hanter l’âme fragile de Dalida Silhouette éthérée, furtive Brûlée par les lumières trop vives De la Place du Tertre à l’Olympia Des Folies, du Casino et leurs plateaux En sa mémoire la Complainte Se mêle aux cris des chalands Venus mater les gigolettes Du Moulin de la Galette Dont les froufrous tournoyants Du mendiant couvrent les plaintes. En ce haut lieu de Paname Les gamins de Poulbot A l’apparition d’un tricorne Essoufflé, rouge comme une borne D’incendie, se trissent au galop En rires clairs, sans alarme Et sur les toiles des rapins À l’huile, à la gouache, au couteau, Se retrouvent les multiples figures Sous formes de vives caricatures De touristes happés par les pinceaux Aussi racoleurs que les tapins. Toutes ces ombres crapahutent Abritant leurs tristes heures Sous la pâtisserie géante et blanche Dont la grande ombre se penche En un geste de Sacré Cœur Sur les délaissés de la Butte. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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