La cantoche, c'est moche!

[Thy Jeanin]

 

     Je vais à la cantine et je fais mine de me servir mon riz pilaf, mais plaf ! le plat s’écrase au sol. Marie rit jaune, Olaf – un original – rit basmati, je lui volerai ses biscuits ! Surtout, Jacques, un saint homme qui vit dans son bulot (une coquille vide) et qui est un fondu de poireaux, se désole : quel gâchis !  J’en suis glacé. Pour ma gouverne, on me réchauffe au four à maquereaux-ondes, mais sans arôme ni conservateur, ça m’apprendra. On ne peut y mettre qu’1 pers à la fois et pas plus de 2 min si on pèse 280 gr. Mon nutriscore est bon car ma maman m’a cuisiné en France, des fois papa rajoutait son grain de sel pour que je me mette à table. Quelles salades ! Enfin, quand je m’apprête à manger : nouvelles déceptions. On m’a volé mes échalotes (le grand échalas, là-bas ?) : elles sont réduites au vin blanc. Ce tour de passe-passe, ça me casse ! De plus, saint Jacques m’avertit : en fait, ce sont des noix de mon oncle, moins chères. Moins chair, aussi. Ben merci ! Elles viennent de Sablé dans la Sarthe. Je suis surpris : des fruits de mer doivent être débarrassés de leurs grains, sinon les dents crissent comme les jocrisses. Et puis, la mer n'arrive pas jusqu'au Mans, on me ment. D'ailleurs, je préfère les rillettes, ça me fait faire risette. (Ce qui est sans rapport avec le risotto, Othello.) Ce n’est pas cool, la cantine. Plein d’entourloupes. J’en sors rouge écrevisse. Gros sur la patate. Je ne me dilate pas la ratte. Ce soir à la maison, ce sera encore soupe à la grimace. C’est la faute à Horace, il a mis dans ma besace une limace pour embêter Curiace, plus des jeux de mots salaces, même pas de saison. Toujours est-il qu’au dessert, ce fut le désert. Dur pour ma pomme ! – Ah pis flûte ! de pain.

 

 

 

Modifié 13 septembre par Thy Jeanin