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Le sonnet
Définition : (it. Sonetto). Pièce de poésie de quatorze vers, composée de deux quatrains et de deux tercets, et soumise à des règles fixes pour la disposition des rimes.
Disposition des rimes : deux possibilités sont correctes, que voici :- Abba abba ccd eed
- Abba abba ccd ede
Certains classiques considèrent comme irrégulières les rimes croisées quand ces dernières le sont dans les quatrains. Pourtant, rien ne l’interdit, ni les règles, ni la musique du poète.
Il a été dit qu’il était possible d’alterner des vers longs avec des vers courts. Cela est également possible pour le sonnet.
On retrouve plusieurs catégories de sonnets :- le sonnet apparent : la distinction étant qu’il est construit sur l’ensemble du texte sur deux rimes alternées.
- le sonnet inversé : l’originalité en est que les deux tercets sont situés en premier, suivis des quatrains.
Bien loin d’ici
C’est ici la case sacrée
Où cette fille très-parée,
Tranquille et toujours préparée,
D’une main éventant ses seins,
Et son coude dans les coussins,
Écoute pleurer les bassins :
C’est la chambre de Dorothée.
- La brise et l’eau chantent au loin
Leur chanson de sanglots heurtée
Pour bercer cette enfant gâtée.
Du haut en bas, avec grand soin,
Sa peau délicate est frottée
D’huile odorante et de benjoin.
- Des fleurs se pâment dans un coin.
Charles Baudelaire
- le sonnet polaire : on retrouve un quatrain, deux tercets, un quatrain.
- le sonnet alterné : construit sous cette forme : un quatrain, un tercet, un quatrain, un tercet.
- le sonnet quinzain : c’est un sonnet classique comportant un vers de plus, comme pour prolonger l’effet de l’ensemble et obtenir une chûte encore plus belle.
- Le sonnet seizain : Il commence par un vers isolé, ensuite deux quatrains et deux tercets, et finit par un autre vers isolé. Le premier et le dernier peuvent être les mêmes vers, comme pour un refrain.
- Le sonnet estrambot : il comprend quant à lui trois tercets suivant les deux quatrains.
Exemple de sonnet-alexandrin, Le Beau Voyage de Joachim du Bellay
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la toison
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas ! de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup d’avantage ?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plait l’ardoise fine ;
Plus mon Loire gaulois que le Tybre latin,
Plus mon petit Liré que le mont palatin,
Et plus que l’air marin la douceur angevine.