Comment peut-on tourmenter une femme ?
Ne pas se plaire à faire son bonheur ?
Il est pourtant des maris pleins d’humeur
Avec aigreur
Toujours chantant leur gamme.
Que leur opposer ?... La douceur.
Sexe charmant ! nature bonne et sage
En a fait votre heureux partage,
Profitez-en... et songez à l’adage :
La patience vient à bout
De tout.
Une Souris logeait tout auprès d’une grange :
On est bien fort dans l’endroit où l’on mange ;
Mais sentir son dîner à travers un gros mur,
Pour l’appétit, c’est un peu dur.
La Souris avait du courage,
Elle attaque le mur, de ses petites dents ;
Elle n’y fait pas grand dommage,
Mais un grain cède aux coups vifs et tranchants.
Un Linot à tête légère
Était là qui la voyait faire :
Il raille l’ouvrage, et s’en va
En chantant : Comme elle y viendra !
L’oiseau dans un autre hémisphère,
L’été, l’automne, avait trouvé butin ;
Mais l’hiver avait fait une rade complète,
Il s’en revient à la cachette
Au grain.
Tout au beau milieu de la grange,
Que voit-il ? La Souris qui mange,
Grosse et grasse à faire plaisir.
« - Ah ciel ! qui t’a fait réussir
A te procurer cette aisance ?
- Le travail et la patience. »
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