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  • À celle qu’on dit froide


    Tu n’es pas la plus amoureuse
    De celles qui m’ont pris ma chair ;
    Tu n’es pas la plus savoureuse
    De mes femmes de l’autre hiver.

     

    Mais je t’adore tout de même !
    D’ailleurs ton corps doux et bénin
    A tout, dans son calme suprême,
    De si grassement féminin,

     

    De si voluptueux sans phrase,
    Depuis les pieds longtemps baisés
    Jusqu’à ces yeux clairs pur d’extase,
    Mais que bien et mieux apaisés !

     

    Depuis les jambes et les cuisses
    Jeunettes sous la jeune peau,
    A travers ton odeur d’éclisses
    Et d’écrevisses fraîches, beau,

     

    Mignon, discret, doux, petit Chose
    A peine ombré d’un or fluet,
    T’ouvrant en une apothéose
    A mon désir rauque et muet,

     

    Jusqu’aux jolis tétins d’infante,
    De miss à peine en puberté,
    Jusqu’à ta gorge triomphante
    Dans sa gracile venusté,

     

    Jusqu’à ces épaules luisantes,
    Jusqu’à la bouche, jusqu’au front
    Naïfs aux mines innocentes
    Qu’au fond les faits démentiront,

     

    Jusqu’aux cheveux courts bouclés comme
    Les cheveux d’un joli garçon,
    Mais dont le flot nous charme, en somme,
    Parmi leur apprêt sans façon,

     

    En passant par la lente échine
    Dodue à plaisir, jusques au
    Cul somptueux, blancheur divine,
    Rondeurs dignes de ton ciseau,

     

    Mol Canova ! jusques aux cuisses

    Qu’il sied de saluer encor,
    Jusqu’aux mollets, fermes délices,
    Jusqu’aux talons de rose et d’or !

     

    Nos nœuds furent incoërcibles ?
    Non, mais eurent leur attrait leur.
    Nos feux se trouvèrent terribles ?
    Non, mais donnèrent leur chaleur.

     

    Quant au Point, Froide ? Non pas, Fraîche.
    Je dis que notre « sérieux »
    Fut surtout, et je m’en pourlèche,
    Une masturbation mieux,

     

    Bien qu’aussi bien les prévenances
    Sussent te préparer sans plus,
    Comme l’on dit, d’inconvenances,
    Pensionnaire qui me plus.

     

    Et je te garde entre mes femmes
    Du regret non sans quelque espoir
    De quand peut-être nous aimâmes
    Et de sans doute nous ravoir.


    Illustration: Resting, MANCINI Antonio, 1887



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