Pourquoi lire ou relire T. W. Adorno, le coauteur avec Max Horkheimer du concept de Kulturindustrie, quarante ans après sa mort en 1969 ? Quelle est l'actualité de ce précurseur figé trop souvent, par les démagogues de la culture populaire industrialisée, dans le rôle passéiste de défenseur d'un art d'élite et de pourfendeur du jazz et du cinéma ? La lecture d'Adorno nous invite d'abord au retour à une analyse critique plus radicale de l'industrialisation et de la marchandisation de la culture. Mais elle nous donne aussi des clefs pour comprendre et analyser les productions médiatiques et culturelles d'aujourd'hui ; ainsi, cette thèse toujours éclairante : la forme esthétique est du contenu [social] sédimenté. Précisons que le mot social est ici librement ajouté, injecté, extrapolé par rapport à la thèse initiale d'Adorno : la forme esthétique est du contenu sédimenté. Dans un autre registre, plus particulier, opérant une sorte de renversement copernicien, Adorno nous suggère aussi de repenser les rapports du son et de l'image, de bousculer le dogme toujours en vigueur d'un monde des images. Cet ouvrage s'adresse à tous ceux qui s'intéressent ou participent à ce champ interdisciplinaire des industries culturelles et qui réfléchissent à la culture populaire industrialisée : philosophes, esthéticiens, sociologues et économistes de la culture, spécialistes de la communication.
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