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  • Les rimes riches et suffisantes

     

    Les rimes riches 
     
    Je reprends la définition donnée ici par Gilles Sorgel dans son traité de prosodie : "Les rimes masculines deviennent "riches" quand elles offrent dans les syllabes correspondantes non seulement le même son mais la même articulation appuyée sur une consonne.

     

    Exemple


          calmant et ferment 
          Courage et mirage
          Tendu et confondu
          Tremblé et doublé.

     
    De même, tiré du traité de Gilles Sorgel : "Les rimes féminines deviennent "riches" quand les deux syllabes qui la composent ont non seulement le même son mais la même articulation appuyée sur une même consonne.

     

    Exemple
     

          usage et visage
          Mine et chaumine

     
    Plus les mots ont une finale proche les unes des autres, plus les rimes seront considérées comme riches ; l'attention est à porter au niveau de la consonne d'appui : si celle-ci est identique pour deux mots, on parlera de rimes riches ; si ce n'est pas le cas, on parlera alors de rimes suffisantes. 
     


    Les rimes suffisantes
     
    Gilles SORGEL a écrit : "Les rimes masculines sont suffisantes quand une consonne sonore suit la voyelle ou quand la dernière voyelle ou la dernière diphtongue forme avec ce qui la suit le même son, même si la consonne précédente n'est pas la même.

     

    Exemple
     

          pareil et sommeil
     
    En revanche, l'absence d'une consonne d'appui, identique, en dernière syllabe, en rend la rime ni riche ni suffisante. En classique pur, cette rime n'est pas admise. . On ne pourrait donc faire rimer "envoi" et "désarroi", "sofa" et "inca", car il n'y aurait pas concordance dans l'intégralité de la dernière syllabe. 
     
    Et là j'entends les poètes gronder...
     
    En ce qui concerne les rimes féminines, elle sont considérées comme suffisantes lorsque la dernière syllabe est apparentée au même son : "gamine" et "comptine" sont rimes suffisantes, par exemple. De même que pour les rimes masculines, il n'est pas admis en classique pur certaines associations : "éternelle" ne rime pas avec "nacelle" mais rimerait mieux avec "ritournelle", "sempiternelle", ou "flanelle". (à noter qu' "éternelle" et "sempiternelle" constituent une rime riche, grâce à la consonne "t" d'appui). 
     


    Orthogaphe 
     
    Rappelons le principe : la rime est faite pour l'oreille. Pourtant, la prosodie inclut des exceptions, et considère comme nulle certaines rimes, la plupart masculines. Par exemple, il ne peut être fait rimer deux mots ayant le même son mais se terminant par une consonne différente, sauf s'il s'agit d'une consonne équivalente.
    Ex : rangé et plonger, tympan et répand, peiné et nez ne sont pas admis comme rimes. 
     
    Tableau des équivalences admises

     

    C, G, K et Q coq et toc, bouc et joug, franc et rang
    D et T dessert et perd
    F et PH Chef et Joseph
    M et N faim et fin, demain et parfum
    S et X fous et poux, épris et prix
    S et Z verbe employé à l'impératif ou à la deuxième personne du pluriel, se terminant par EZ, et autres mots se terminant par " S ".

     

    Pourtant, même Victor Hugo, le maître, n'utilisait pas toujours ce tableau d'équivalence :


          O vivants ! ne blasphémons point.
          Qu'importe à l'Incréé, qui, soulevant les voiles,
          Nous offre le grand ciel, les mondes, les étoiles,
          Qu'une ombre lui montre le poing.

     

    Victor Hugo, Dolor.

     
    En effet, selon le tableau, l'on ne peut faire rimer "point" et "poing". Mais n'oublions pas, ceci en pur classique est établi. A l'oreille, les deux mots semblent parfaits en sonorité, mais le mot "poing" est plus appuyé que l'autre. Alors ce qui fait toute la force de ces deux rimes, c'est le fait que la consonne d'appui, "p" est considérée comme étant plus importante que la consonne finale, non prononcée. 
     
    Dans un autre ordre d'idée, dans le même poème, quelques couplets plus loin, on peut lire :


              C'est lui l'amour, c'est lui le feu.
          Quand les fleurs en avril éclatent pêle-mêle,
          C'est lui. C'est lui qui gonfle, ainsi qu'une mamelle,
              La rondeur de l'océan bleu. 

     
    Autant la rime en " melle " est riche, que celle en "eu" n'est même pas suffisante. Alors, nous, pauvres poètes inconnus, pourquoi ne pas s'en priver ? Je suis d'accord, sauf pour une chose. Avant, nous prêchions par manque de connaissance, aujourd'hui, si vous lisez ceci, c'est que vous connaissez la règle... Ce serait dommage de l'ignorer. 
     
    A quoi cela sert-il me direz-vous ? A simplement augmenter le lyrisme et la musicalité du poème... si cela n'est rien, alors munissez-vous de ce conseil : éviter les rimes "bateau" et faites preuve de recherches, votre originalité et votre richesse de vocabulaire n'en seront que mieux reconnues.

     

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