Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…

Doit contenir au moins 3 caractères.

Aller au contenu
  • Baiser


    Quand ton col de couleur rose
    Se donne à mon embrassement
    Et ton œil languit doucement
    D’une paupière à demi close,

     

    Mon âme se fond du désir
    Dont elle est ardemment pleine
    Et ne peut souffrir à grand’peine
    La force d’un si grand plaisir.

     

    Puis, quand s’approche de la tienne
    Ma lèvre, et que si près je suis
    Que la fleur recueillir je puis
    De ton haleine ambroisienne,

     

    Quand le soupir de ces odeurs
    Où nos deux langues qui se jouent
    Moitement folâtrent et nouent,
    Eventent mes douces ardeurs,

     

    Il me semble être assis à table
    Avec les dieux, tant je suis heureux,
    Et boire à longs traits savoureux
    Leur doux breuvage délectable.

     

    Si le bien qui au plus grand bien
    Est plus prochain, prendre ou me laisse,
    Pourquoi me permets-tu, maîtresse,
    Qu’encore le plus grand soit mien ?

     

    As-tu peur que la jouissance
    D’un si grand heur me fasse dieu ?
    Et que sans toi je vole au lieu
    D’éternelle réjouissance ?

     

    Belle, n’aie peur de cela,
    Partout où sera ta demeure,
    Mon ciel, jusqu’à tant que je meure,
    Et mon paradis sera là.


    Illustration: Le baiser, CAROLUS-DURAND, 1868



    Retour utilisateur

    Commentaires recommandés

    Il n’y a aucun commentaire à afficher.


  • recherche.png

×
×
  • Créer...