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  • À celles qui pleurent


    Vous surtout que je plains si vous n'êtes chéries,
    Vous surtout qui souffrez, je vous prends pour mes sœurs :
    C'est à vous qu'elles vont, mes lentes rêveries,
    Et de mes pleurs chantés les amères douceurs.

    Prisonnière en ce livre une âme est contenue.
    Ouvrez, lisez : comptez les jours que j'ai soufferts.
    Pleureuses de ce monde où je passe inconnue,
    Rêvez sur cette cendre et trempez-y vos fers.

    Chantez ! Un chant de femme attendrit la souffrance.
    Aimez ! Plus que l'amour la haine fait souffrir.
    Donnez ! La charité relève l'espérance :
    Tant que l'on peut donner on ne veut pas mourir !

    Si vous n'avez le temps d'écrire aussi vos larmes,
    Laissez-les de vos yeux descendre sur ces vers.
    Absoudre, c'est prier ; prier, ce sont nos armes.
    Absolvez de mon sort les feuillets entr'ouverts !

    Pour livrer sa pensée au vent de la parole,
    S'il faut avoir perdu quelque peu sa raison,
    Qui donne son secret est plus tendre que folle :
    Méprise-t-on l'oiseau qui répand sa chanson ?


    Illustration: Femme pleurs, REMBRANDT, 1644



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