Partager Posté(e) 5 août 2020 (modifié) La Marquise et Sade (suite de « Sade et la Marquise ») La Marquise Marquis, si m’en croyez, je sais faire souffrir Je crois que je pourrais, dans ces jeux, exceller Badine ou martinet, c’est à vous de choisir L’outil à votre goût pour bien vous flageller Ainsi, je comblerai vos plus secrets désirs Car je sens bien qu’au fond c’est là qu’est votre espoir Que je vous frappe bien, vous insulte à loisir Je vous ai démasqué et mis en mon pouvoir Sade C’est une erreur Madame, et vous me confondez Avec un cher ami qui naîtra dans cent ans Le bon Sacher-Masoch, c’est lui qu’il faut gronder Car si je suis divin, lui sera bien Satan Mais pour tout avouer, mes griffes n’en sont pas Mes maîtresses jamais ne tâtent du fouet Je crie mais ne mords point, respectant vos appâts Jamais, au grand jamais, ne serez mon jouet La Marquise Si c’est ainsi Monsieur, je dépose les armes Et j’attends vos ardeurs avec un fol espoir Que votre amour, enfin, tire de douces larmes Et je serai bien vôtre, ô coquin, dès ce soir ! Car pourquoi le cacher, la conversation M’a échauffé les sens, j’attends votre visite Prenez moi, je vous veux, plus d’hésitation L’impatience est telle, ah Marquis, venez vite Sade Comment Madame, alors votre corps qui frissonne Me réclame et enfin vous osez l’avouer Point de donzelle ici, mais petite luronne Et vous voulez céans, vraiment me le prouver ? Attendez un instant, comprenez ma surprise Ne hâtons pas la chose, à mon tour un aveu C’est l’assaut qui m’inspire, et quand la ville est prise Aussitôt c’est, hélas, une autre que je veux Gao T. Kanth ________________ Illustration originale de l'auteur Modifié 5 août 2020 par Eathanor Ajout du lien vers la partie précédente 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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