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À l'ombre des étoiles


Eathanor

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Revêtu de ses rêves, il marche vers sa terre promise. Ses pas le guident vers un avenir à construire. Les fondations gisent depuis trop longtemps, abandonnées, oubliées. La poussière des heures périmées est venue les recouvrir.

 

Une pierre pour chaque espoir,

Un mur pour chaque histoire,

Une pièce pour chaque réalité,

Un palais pour toute une vie,

Mais tant reste à construire.

 

L’architecte de la vie dresse ses plans. Il dessine chacune de ses folies. Il grave dans la pierre les hiéroglyphes de ses passions. Ses mains ne cessent de s’activer. Elles dansent un ballet inoubliable. Dans l’âtre flamboyant des attentes, il fait fondre ses songes qui enrichissent le ciment de son futur.

 

L’homme amasse patiemment tous les ingrédients nécessaires à l‘édification de son œuvre. Il se remémore toutes ces bribes de vécu perdues dans les limbes de ses regrets. Il remonte à la source de son Art. Son esprit compose, en accord parfait avec les vibrations de tous ces univers maintes fois traversés.

 

Sous les fonts baptismaux du cosmos, de la poussière d'étoiles est apposée sur son front. Un diadème de songes recouvre sa chevelure dans laquelle s'accrochent des chimères. Frappé du sceau de la nuit, il arpente d'une démarche incertaine les routes diamantifères de la galaxie. Son regard embrasse les étoiles. Il ne cesse de les frôler dans une timide étreinte amoureuse, vite avortée. Pèlerin solitaire perdu au milieu d’une multitude sans nom d’astres nocturnes, ses rêves guident sa longue route. Dans ses mains viennent danser des comètes.  Des paillettes de rêves s'échouent sur sa peau.  Sur le chemin, de la bruine stellaire vient humidifier ses maux. Allant de galaxie en galaxie, sans cesse, il cherche ce qui ne peut être trouvé.

 

Dans les nuits obscures, il se drape. Dans les pluies millénaires, il se ressource. Dans les astres, il rehausse ses habits. Des astéroïdes apprivoisés sont ses montures pour arpenter le monde.

 

Sur des montagnes où plus rien ne fond,

Dans des déserts laminés par l'astre du midi,

Par-delà des océans d'émeraude sans fond,

Dans des grottes plus sombres que ses nuits,

Il a tenté de trouver une égérie.

 

Il a cru voir sa pluie dans les larmes des cieux ;

Il a espéré voir ses yeux dans les perles nocturnes ;

Il a pensé entendre sa voix dans le vent coléreux ;

Il a rêvé sa silhouette dans les ombres diurnes ;

Dans le fracas des vagues écumeuses émergeait un soupir.

 

Mais tout n’était qu’un seul et même rêve, sans cesse recommencé.

Sous ses pas, un tapis sidéral argenté.  Des météorites griffaient les cieux tourmentés.

 

Il est alors monté sur les monts les plus hauts du globe. Ils n’étaient point assez élevés. Il a gravi les marches de l’Olympe. Il se trouvait toujours trop bas. Élevant les bras vers les cieux, il a invoqué les Dieux. La voûte céleste s’est déchirée. Les étoiles l’ont habillé de leurs habits de lumière et d’Éternité. Enfourchant la comète du grand Songe, sur le miroir parcheminé de ses illusions nocturnes, son amour est venu commander aux astres. L’étoile du berger s’est fendue. La Grande Ourse a explosé en myriades de lucioles. Prenant le calice sacré, il a répandu des perles d’émotion, les semant au gré des vents cosmiques.

 

Dans le foyer de ses spleens, il a sculpté ses rimes.

Il a gravé des prénoms dans les limbes célestes.

Il a esquissé des effigies sur les plus éminentes cimes.

Dans le sable du Temps, il a enfoui les restes.

 

Au cœur de son sang, il a écrit des vers secrets ;

À la source de sa vie, il a puisé son inspiration ;

De sa chair, il a extirpé des mots hélas encore muets.

De l’essence de ses utopies, il a encensé des rêves.

 

Dans la palette des couleurs pastel de son regard,

Il a choisi des caresses d’harmonies de grande rareté.

Des larmes d’un esprit conversant avec les nuages tard,

Il a déteint sa réalité pour toujours mieux la sublimer.

 

Dans les flots coulant des fronts enneigés de sa passion, il a trempé sa plume d’or pour accoucher d’un espoir. De ses douces pensées aux parfums si féconds, il a brodé une tendre utopie qui s’étire chaque soir.

 

À présent, dans les galeries de son âme, il déambule sans un seul bruit. Tous ces tableaux maintes fois rêvés, il les sublime de ses larmes. Dormant sous la grande voûte des nuits trépassées, il forge et tresse sa vie avec des copeaux de vécu. Les vagues des océans lui livrent leur grand secret. Les neiges éternelles embrassent ses yeux humides le soir.

 

Une pierre pour chaque espoir,

Un mur pour chaque histoire,

Une pièce pour chaque réalité,

Un palais pour toute une vie,

Mais tant reste à construire.

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