Le pacte du phœnix

[Uriel]

J’aurais dû me méfier notre amour n’était qu’un vilain trognon.

Choqué, je manque les mots pour décrire, que des comparaisons.

Car mon inspiration déborde à coup de larmes dilettantes,

Les gouttes perlent une à une comme autant d’accusations.

 

Si nous ne nous étions pas encore une fois quittés aujourd’hui,

Sûrement apaiserais-tu la flamme qui brûle en moi depuis ?

Quelques sueurs froides dévieraient de terribles nuées ardentes,

Avant que tu ne m’embrasses langoureusement sur le parvis.

 

Noyer mon chagrin dans l’alcool ne serait pas assez grandiose.

Piaf ment, chaque seconde passée sans toi s'étire morose.

Je me résous à remplir la coupe tel un suppôt de Satan,

Nous trinquons ensemble quand enfin je pense voir la vie en rose.

 

Que j’aurais tant souhaité te chérir du plus profond de mon cœur,

Je n’aurais pas eus à supporter une bien trop forte douleur.

À la place je fuirai l’étau de mon opprobre languissant,

Ta face tatouée à fleur de peau pour comprimer la rancœur,

 

Incommodé par des maux enfouis, de toute part exhumés.

Cupides, les cauchemars rappellant le fruit jadis consommé.

Je crus ses belles paroles de lilas, ce ne fut que pipeau.

Désormais, je ne suis plus qu’un sépulcre rabougri, délaissé.

 

Croiser ton regard m’accable plus que les épreuves que j’endure,

Pourtant, je ne peux jamais m’en lasser toujours aussi éperdu.

Comme aveuglé par la présence d’une divine créature,

 

Jusqu’aux enfers je dégringole lorsqu’on me retire les yeux.

J’implore à genoux qu’on me les rende pour ne pas être perdu

Et qu’au moins je puisse entreprendre de te retrouver vers les cieux.
 

Modifié 5 août 2020 par Uriel