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 Langueur verbeuse, un soir, en mai


Lôbtue

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Une respiration fêlée porte les nues ;

Il s’y promène des bribes de chant,

Échappées à des gorges anonymes et rugueuses.

Elles démêlent à l’envie les vapeurs laineuses ;

 

Ces lambeaux enroulés dans un souffle velu

Se détendent et s’effacent dans la pâleur du ciel.

Les lampadaires au loin guettent le crépuscule,

Et devancent la nuit pour suspendre son voile ;

 

Les quelques centaines d’ailes qui claquent dans le port

Emportent en leur bruissement la tiédeur de la côte ;

Un flot de bras noueux débarrasse les quais

 

Sous les rires nostalgiques des promeneurs épars

Et, comme les coeurs creux vont se gorger d’excès,

Le regard des flâneurs caresse les enseignes.

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