Le défunt amoureux

[Frédéric Cogno]

J’étreins deux filles nues, la même ombre charnelle,

Aux parfums syncopés mi-ange et mi-sorcière,

Je vous vois, Elle est toi…comme deux sœurs jumelles

Vibrer zéphyrine d’une peau sexuelle

Au fond du corridor de ma nuit garçonnière.

 

J’étreins deux filles nues dans la même étincelle,

Je vous sens, Elle est toi…danseuse et candélabre,

Tu brûles tes seins blancs sur sa mèche rebelle,

Vous deux, jolies flammes, sans tenir la chandelle

Au mausolée glacé de mon torse macabre.

 

Oui je te dois la mort qui me devait l’envie,

Le désir c’est Son corps, embrase-moi d’amour !

Dames ! osez consumer mon cadavre sur lie,

Quand la lampe s’éteint…je suis Son feu mari,

Celui qui sut mourir pour Te toucher toujours…