Partager Posté(e) 18 juin 2020 (modifié) Le cadavre est exquis quand la mort est joyeuse ! Un nécromant de mes amis Me poursuivit jusqu'en Hongrie Pour me le rappeler de sa langue râpeuse. On a vu, paraît-il, en ouvrant des cercueils, Les macchabées pris d'un fou rire Devant leurs hoirs et tristes sires Profanant sans vergogne un caveau de Bourgueil. Quelques bardes m'ont dit que la chair poétique Pourrit autant et presque mieux Que celle de maints envieux Incapables d'aimer hors l'ire pathétique. Un croque-mort zélé au Café de la paix Me raconta une anecdote — D'un ton il est vrai un peu docte — Sur l'autre vie des morts que lui, seul connaissait. Dans ma vieille maison, un revenant de loin Chercha en toute intimité Un soir à me communiquer Le secret de ces murs qui tremblaient si besoin. Dans un temps dépassé, je peux en témoigner, Je fus un saint Jean Bouche d'or Qui mourut de sa belle mort Fort satisfait de lui en plein cœur de l'été. Qu'un thanatopracteur enjolive mes traits, M'éviscère sans complaisance Des riens qui couraient sous ma panse Au fil de mes transits ponctués par mes pets. N'aie pas peur, mon ami, ose la liberté — Et même la fraternité — De l'éternelle égalité Qui dans l'existence nous aura tant manqué. De Profondis et caetera ! Des pas sans équivoque entraînent au-delà Ton âme dérisoire aux champs des impalas S'esbaudissant en nirvana. L'homme est un animal qui se prend trop la tête, Car enfin s'il faut y aller, Nous chanterons les pis-aller Qu'il convient de chanter sans hurler à tue-tête ! Modifié 18 juin 2020 par Marc Hiver 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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