Partager Posté(e) 16 juin 2020 Quand l’ombre se noue au miel du tilleul, Que n’importent plus les remords du temps, Dans ce parc de juin pour les cheveux blancs, Je m’en vais guider les pas de l’aïeul. Ce fringant monsieur au teint polisson, File les années sans d’autre douceur Qu’un petit baiser, la tierce majeure, Sans avoir recours au diapason. Le récit des vents loue son beau visage, Garde ses printemps sous son oreiller Et ce cœur qui bat dans les champs de blé Ouvre grand la main aux ruées sauvages. Sa paume, fragile, autrefois d’airain, M’offre en vérité un duvet de pêche Qui grise mes doigts vaniteux et rêches Épongeant mes jours d’insolent gamin. Ses yeux n’oublient pas les rais de l’enfance, Les nuits d’histrion dans les foins fermiers, Du premier amour à fleur déliée, Les parfums si doux de l’insouciance. Pour lui chaque rose a sa belle histoire Comme les cailloux quand il se confie Pour fuir le docteur au cœur rabougri Qui redoute tant l’ultime éteignoir. Il évoque en l’air la belle cueilleuse, Celle qui viendra l’été sous la treille A son dernier souffle à fleur de sommeil Pour presser son âme aux nues liquoreuses… Mais ce soir on danse et on fait la fête, Il m’entraînera sur la piste bleue Avec une étoile et un châle heureux Dans le trémolo d’une nuit guinguette ! 8 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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