Partager Posté(e) 18 juillet 2018 J’habite rue des boiteux, au bas de la rue, Une demeure aux volets sombres et vieux, Avec un jardin d’arbres, et de fleurs ténues, Ou s’entremêlent les ronces, au vent capricieux. Sur la longue allée qui mène à la maison, Des graviers d’un vieil ocre, où l’herbe pousse, Que regarde une statue, avec dérision, Dont les bras cassés sont couverts de mousse. Sur le perron les huit marches sont fissurées, Elles sont de marbre dont le blanc a jauni, Une grande porte en bois s’ouvre sur l’entrée, Sur un vase renversé, de fleurs sans vie. A l’étage supérieur la lumière est pâle, Dans la chambre rose dont le lit est défait Flotte ici et là comme un parfum de santal, Semblant sortir lentement de ton portrait. Sur le toi et moi dont le velours est râpé J’ai laissé ta robe, depuis bientôt un an, Ma main l’effleure souvent aux soirs muets Comme la mort effleure un dernier printemps. Je meurs, mon absente, depuis longtemps déjà. Quel est ce vaisseau si mystérieux Gonflant les voiles hideuses de ton trépas, Quelle est cette mer dont la vague sans feu S’échoua sur ta tombe où je vais souvent, Où j’ai mis dans un joli vase bleu Des roses jaunes et des roses safran, Puis ces quelques mots: aujourd’hui il pleut ? 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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