Partager Posté(e) 28 mai 2020 Dans la boîte qui rouille et ne ferme plus Un homme a posé une lettre de chair Peut-être l’avait-il gravé sur son bras A la pointe d’un compas d’écolier Peut-être m’aura-t-il vu Peut-être l’aura-t-il découpé Et la boîte rouille parce que je n’y vais pas souvent Et la lettre sèche et demain la cicatrice aura disparu Et demain, sur le marché, je me dirai peut-être Il faudrait que je passe regarder si dans la boîte Et puis je décide, sans plus penser à autre chose D’aller la fermer avant que le tard n’arrive Mais l’homme a rebroussé chemin et son cœur est gris Je ne sais pas s’il va plus vite, je ne sais pas qu’il revient De toute façon les détours se placent et devant la boîte sans nom Nous sommes là, sans souvenir ni regard tourné Je pourrais lui parler du lac et des mystères, je ne dis rien Il pourrait me parler de la laideur qui glisserait dès le berceau, il ne peut s’en empêcher Il oublie parce qu’il n’a jamais connu, il dément parce qu’il en est persuadé Il parle pendant des heures, montrant son bras qui saigne, agitant la tête Il pleure et rage, il pleure et rouille, ne sachant pas qu’il peut fermer la boîte lui aussi Prendre les ressentis au lasso pour les transpercer et les crucifier En faire un bouquet de ronces qui fleurissent et nourrissent les oiseaux Devenir cet oiseau qui se pose et vient chanter la liberté Si pour toi tout n’est que laideur, froisse, déchire, embrasse Car la beauté sauvera le monde, tu as beau dire, homme et j’ai fermé la boîte 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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