Partager Posté(e) 28 mai 2020 Le Vainqueur Barbare La belle suppliante offrait ses mains d’ivoire Au seul Maître des Clans, le grand Roi des Sarmates Qui toisait les captifs du haut de sa victoire Faisant claquer ses torques d’or sur sa peau mate Il avait écrasé l’armée des infidèles Dont les vains étendards gisaient, abandonnés Tout au long de leur fuite en cette citadelle Cet ultime refuge où ils étaient cernés L’orgueilleuse cité n’abritait plus alors Que ces soldats battus, des enfants, des vieillards Les femmes firent don de leurs lourds bijoux d‘or Espérant par ce geste apaiser les pillards Quand la porte s’ouvrit dans les hauts remparts sombres Une clameur jaillit des guerriers abhorrés On vit sortir alors un long cortège d’ombres Portant des plats d’argent couverts d’anneaux dorés Biches narguant la meute aux regards prédateurs Elles s’étaient avancées, belles, dignes et fières Vestales convoitées par de vils gladiateurs Elles chantaient en marchant, psalmodiant des prières Sur sa chaise curule, assis devant sa tente Lui dont le nom faisait trembler jusqu’à Byzance Les regarda venir, de leur procession lente Voulant sentir la peur qu’impose sa présence L’escorte aux queues de loup flottant au bout des lances Fit s’arrêter les femmes à dix pas de son trône Alors l’une d’entre elle, impériale élégance Poussa les fers croisés, Reine des Amazones Aucun garde n’osa pourtant la retenir Les farouches guerriers aux longs colliers d’oreilles Qui rasaient des cités, crucifiaient pour punir Etaient soudain frappés d’une beauté sans pareille La fille s’avança, elle ne portait pas d’or Mais le cruel Khagan sentit brûler son coeur La fière citadelle offrait son vrai trésor Il sut, victorieux, qu’il n’était pas vainqueur Gao T. Kanth 6 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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